Sepang, 18 pilotes en moins de 9 dixièmes ! 1/3

Les moteurs se sont éteints après six jour de roulage, 3 jours de Shakedown en comité réduits, pilotes d’essais, mais aussi ceux officiels des marques disposant de concessions, Aprilia et KTM bien sûr. Puis trois jours officiels avec tout le plateau 2020 en piste.

En préambule, Mise au point sur les chronos

Il faut tout de même garder en tête que la pluie est venue écourter la fin de la dernière séance, et à Sepang, les meilleurs instants pour aller taquiner le chrono sont en début et en fin de journée où les températures sont plus fraîches, même si, sous les tropiques, tout est relatif en matière de fraîcheur. On l’a vu, les time attacks se sont d’ailleurs déroulées en début de séance, les pilotes étant avertis des conditions météo qui risquaient de foutre en l’air la fin journée. Si cette séance était allée à sa fin, nombre de pilotes auraient à nouveau chaussé des pneus qualifs et auraient descendu encore leur temps. Nous nous attendions d’ailleurs à ce que la barre des 1.58 au tour soit enfoncée. Et les écarts auraient alors été certainement plus grands. Résultats des essais de Sepang, Février 2020

Yamaha qui se rappelle -enfin- qu’ils sont là pour gagner

Après quelques saisons en berne, le coup de pied au c… dans l’organigramme du département course de l’usine entamé l’an dernier semble enfin porter ses fruits ; une M1 qui, si elle reste en retrait en vitesse pure, s’est améliorée, et aurait plus de traction en sortie de virage.

Quartararo (1/1:58.349) qui faisait connaissance avec l’opus 2020, lors de la deuxième journée, après avoir, comme à son habitude, mystifié tout le monde, la veille, avec la version 2019, s’emparait du meilleur temps les deux jours suivants. Alors même que le gamin disait qu’il n’irait peut-être pas aussi vite avec la nouvelle moto parce qu’il ne la connaissait pas. Imbattable sur un tour lancé, il doit, comme il le dit lui-même, plus se concentrer sur son rythme de course. Quartararo, invaincu mais insatisfait

Mais de jeunesse et d’orgueil, il ne peut s’empêcher d’aller taquiner le chrono pour mettre tout le monde d’accord. Doohan disait d’El Diablo, l’an dernier, qu’il se reconnaissait dans ce jeunot, lui qui voulait être en première position à chaque séance, qu’elles furent d’essais ou de qualifications. Genre d’hommage.

Vale (5/1 :58.541, +0,192), a fait bonne figure en s’appropriant le 5eme temps, mais à seulement 0.192 seconde de la marque inscrite par Quartararo. Vinales (18/159.169, +0.820), lui, s’il est loin au classement final, il n’y a pas panique en la demeure ? Que nenni ! il est à moins d’une seconde de son futur coéquipier. Et il n’a pas cherché le chrono, mais bel et bien travaillé sur le fond, avec deux longs runs lors de la dernière journée, très consistants au niveau du rythme. Vinales 18^e mais impressionnant

Quant à Morbideli (13/1 :58.838, +0,489), il est, lui aussi, en dehors du top 10, mais là encore, à moins d’une demie seconde du premier, il n’y a pas vraiment d’inquiétude à avoir. Reste qu’avec des temps aussi serrés, les qualifs risquent d’être de véritables boucheries.

Honda dans la tourmente, ou le clan des éclopés.

Il n’y avait guère que Cal Crutchlow (2/1 :58.431, +0.082), sur lequel on pouvait réellement compter du côté du blason ailé. Marquez (12/1 :58.772, +0.423) et Nakagami (22/1 :59.860, +1.511), étant diminué physiquement par le même type de blessures, et le frère de, Alex n’en étant encore qu’à faire ses gammes. Cal avait bien du boulot sur la planche, ou plutôt, sur l’asphalte. Le garçon n’ayant pas, comme à son habitude, la langue dans sa poche, a déclaré sans ambages que la nouvelle version du prototype RC213V était encore pire que l’opus 2019, à savoir, qu’il y avait un manque encore plus cruel de retour d’information de la part du train avant, manque qui se faisait déjà bien sentir l’année dernière et que seul Marquez arrivait à dompter. Ainsi qu’un problème du côté de Bibendum qui aggraverait encore le défaut suscité du châssis de la RC213V. L’avis de Cal Crutchlow

N’empêche que Cal a terminé ces essais en deuxième position, à moins d’un dixième de Quartararo. On ne peut pas dire qu’il soit aux fraises non plus ! Marquez, lui est allé, comme à son habitude, tâter du bitume, par deux fois. On ne pourra jamais dire du garçon qu’il ne cherche pas la limite ! Si ça passait, c’était beau ! Sauf que ça passe souvent pas en essais, mais quasi-toujours en course. Là où le mot “essais” prend tout son sens. Et le cadet, Alex Marquez (16/1.59.042, +0,693), est loin d’être à la cave, en un tout petit 1:59, à peine plus d’un demie seconde du meilleur.

Demain on cause “sauce Italienne” avec Ducati et “nouille de riz” pour Suzuki