Sepang, 18 pilotes en moins de 9 dixièmes ! 3/3

Publié le 13 02, 2020 dans la catégorie

Le moins que l’on puisse dire, malgré des pronostics qui restent en faveur de Marc Marquez, c’est que la saison s’annonce serrée.

Retrouvez la première partie, concernant Yam et Honda, ici, et la seconde avec Ducati et Suz ici. Les moteurs se sont éteints après six jour de roulage, 3 en comité réduits, pilotes d’essais, mais aussi ceux officiels des marques disposant de concessions, Aprilia et KTM bien sûr. Puis trois jours officiels avec tout le plateau 2020 en piste.

KTM en ordre de marche

Chez les Autrichiens, on peut dire merci à un certain #26. Dani Pedrosa n’est autre que la pierre angulaire des progrès réalisés par la firme Mattighofen. Sans renier leur ADN, fait de cadres tubulaires en acier, Dani a “rapproché” ledit cadre d’un type plus conventionnel avec des longerons unique devenu ovale mais gardant tout de même son aspect treillis avec les fameux renforts tubulaires à l’avant.

Après une saison passée plus que compliqué avec le cas Zarco, KTM entend bien relever la tête. Les chronos enregistrés, lors de ces tests, semblent indiquer que la voie suivie est la bonne. C’est bien beau tout ça, mais des temps en essais d’intersaison, comme le dit -et le redit- Dovizioso, ça ne vous fait pas le menu de la saison.

Si on fait un l’état des lieux, on a un Pol Espargaro (7/1 :58.610, +0.261), qui connaît sa partition puisqu’il entame sa quatrième année avec la division orange, Un Brad binder (17/1 :59.104, +0.755), qui promet si on se réfère à l’année dernière où il a su se battre avec une KTM Moto2 mal née avec l’arrivé du moteur Triumph. Un gars qui sait se battre contre sa machine donc, et c’est clairement ce qu’il faut faire avec la RC16. Un Olivera (11/1 :58.754, +0.415) qui prend de l’épaisseur . Et le jeune Lecuona (23/1 :59.898, +1.549) qui reste un mystère et dont seul Poncharal, boss de l’écurie française Tech3, est convaincu. Il a dû mettre les doigts dans la prise lorsqu’il a proposé aux –éberlués- Autrichiens de le mettre sur sa seconde moto. Mais bon, Hervé n’est pas né de la dernière pluie. Alors faisons lui confiance. Pour l’instant ils sont tout sourire chez les Autrichiens. Tant mieux, mais attendons un peu la suite et les prochains, et derniers, essais du Qatar.

Aprilia, ou le renouveau ?

C’est peu dire qu’Aprilia n’a, pour l’instant, fait qu’acte de présence. Mis à part quelques secondes en tête du Grand Prix d’Australie (24 exactement), grâce à Ianonne et quelques maigres 6 et 7eme places respectivement pour le même Ianonne lors du même GP et Espargaro lors de celui d’Aragon, on a pas grand chose à se mettre sous la dent. Et les moissons des années précédentes ne furent pas plus valorisante en terme de palmarès. De la figuration vous dis-je…

Il fallait réagir, et c’est visiblement chose faite, tout d’abord, parce que l’arrivée, l’an dernier, de Massimo Rivola en tant que team manager, un gars venu de la F1, et notamment de chez Ferrari, a déchargé Romano Albsesiano, qui avait jusque là la double casquette de Team manager et directeur technique, en charge donc du développement de la RS-GP.

Du coup l’année passée, Romano a pu nettement mieux phosphorer sur un tout nouvel opus de la machine de Noale. On a vu les fruits de ses cogitations lors du Skakedown, nouveau moteur, toujours en V mais ouvert à 90°, nouveau cadre, nouvelle aérodynamique, bref… tout est nouveau. Et lorsque Aleix et revenu au stand après ses premières boucle au guidon du nouveau prototype, pourvu d’un grand sourire, il a simplement dit : Woww ! Ajoutons à cela une simulation de course plus qu’impressionnante et on peut le garder la banane, même si tout le team croise les doigts en attendant d’avoir le verdict des prochains essais au Qatar.

Reste un point où on fait un peu la gueule, c’est au sujet du second pilote, Iannone. Pilote à la vitesse impressionante, même si parfois trop fougueux, le garçon donne à certains moments plus l’impression de se soucier de son image médiatique, affiché ostensiblement sur les réseaux sociaux au bras de sculpturales mannequins, que de s’occuper de sa carrière professionnelle. Et bim ! Le type est contrôlé positif aux anabolisants, un stéroïde qui améliorerait la gonflette. Sa défense, au vu du peu de substance illicite détectée dans ses urines et qu’il aurait mangé une viande (en Malaisie) boosté pour la croissance. Je ne tirerais pas sur l’ambulance, parce que, en plus, ça se tient. Surtout lorsqu’en guise d’accusation, les procureurs n’avaient d’autres preuves que des photos extraites des comptes Instagram et Twitter de l’accusé, confondant selon eux, via la musculature exposée, ce dernier. Alors bien sûr il y a l’échantillon d’urine, et la contre expertise révélée positive elle aussi, mais en guise d’accusation, c’est un peu maigre. Affaire à suivre, dans quelques jours seulement, nous aurons la sentence.

Conclusion, les pneus, une fois de plus, vont définir la tendance.

Avec les nouveaux boudins arrière du Bibendum, il semble se dégager une évidence ; les motos les plus performantes en courbes, à savoir celles qui ont les châssis les plus agiles, telle que les M1 de Yamaha et les GSX-R RR de Suzuki, bénéficie à donf du surcroit d’adhérence, grâce à plus grande surface de contact a sol sur l’angle maxi. Tout simplement parce qu’on peut, avec ces montures, dessiner de belles courbes, bien arrondies.

Au contraire des RC213V de Honda et autres GP20 de Dacuti, qui obligent à faire des virages qu’on dit “en V”. En gros ; casser la courbe, en arrivant comme un goret sur les freins, tourner violement, redresser la moto au plus vite et remettre… la gomme.

Le progrès apporté par cette nouvelle carcasse ne sert donc qu’à ceux qui peuvent utiliser de la vitesse de passage en courbes, pouvant accélérer sur l’angle maxi afin de s’extraire du virage de la meilleure manière qui soit. Ce qui fait que les avantages des moteurs plus puissants, généralement en V (le moteur, pas le virage, vous suivez ?), qui, une fois la moto redressée, envoi leurs cavaleries, sont maintenant annihilé par le fait que ceux, moins puissant, les 4 en ligne, peuvent accélérer plein angle, et donc, plus tôt.

Conclusion, les pneus, une fois de plus vont définir la tendance.

Ça rabat les cartes, ça promet de biens beaux bastons, et c’est tant mieux !!!

 

Moto GP photo de bas de page