KTM, des décisions étranges et des erreurs.

Publié le 25 11, 2019 dans la catégorie Stories

Au moment où ils décidèrent d’arrêter leur programme Moto2, Binder se mettait à remporter des courses, et Martin de monter sur le podium quelques temps après.

Chez KTM on tranche dans le vif, sur la demande de Zarco, mais d’un commun accord, ils décident d’arrêter les frais et de ne pas honorer leur contrat jusqu’au bout d’une deuxième année qui n’aurait été rien d’autre qu’un chemin de croix.

Finalement, il l’informe qu’il se passerons de ses services à partir d’Aragon, alors qu’ils devaient terminer l’année ensemble. A cela, rien de choquant, comme l’a dit Mike Leitner, team manager, après la lourde chute dont le #5 avait été victime au GP de Misano durant les essais, il n’était plus la peine de faire prendre des risques à un pilote dans l’impossibilité de sentir les limites de sa monture. Et il serait difficile de lui donner tort. D’autant qu’ils ont été très fairplay en le libérant de tout engagement lorsqu’on lui a proposé une pige chez LCR.

Non là, n’était pas la décision étrange, plutot une erreur selon les propres mots de Pierer.

Elle vient plutôt du fait à mon sens d’arrêter subitement le programme Moto2

La mariée Orange était trop belle

Pour Tech3, on suppose que la signature fin 2017 d’un contrat avec une nouvelle usine lui promettant des machines équivalentes au team officiel avait tout de la lune de miel. Surtout lorsqu’on avait butté plusieurs années durant sur l’écueil Yamaha, ne voulant absolument jamais accéder à cette requête, malgré les résultats de la recrue de l’année 2017, Zarco ; premier pilote privé, rookie of the year, 3 podium et 2 pôles, et, cerise sur le gâteau, deuxième pilote de l’année à avoir accompli le plus grand nombre de tours en tête, derrière l’indétrônable MM93.

Le mariage s’annonçait donc sous les meilleurs auspices, puisqu’en plus de machine aussi performante que celle du team officiel, il allait avoir des machines très performante en Moto2 (la KTM, du temps du moteur Honda, faisait alors des miracles aux mains d’Olivera et déjà de Binder), et de plus il n’y avait plus alors à se lancer dans la démarche effrénée de recherche de sponsors, Red Bull allait orner les carénages.

Sauf que, un an plus tard, c’est moins folichon…

Au nez et à la barbe de Tech3 et Ajo

KTM prend donc subitement la décision d’arrêter les frais en Moto2, Je ne pense pas que ni Aki Ajo, ni Hervé Poncharal est vraiment apprécié la nouvelle. Le premier, team manager de l’équipe éponyme se retrouve avec des pilotes sous contrat KTM devant courir la saison prochaine avec des Suter. Le second, team manager de Tech3, n’avait en rien prévu de descendre de catégorie. Comme à son habitude il prend ça avec philosophie, allant même jusqu’à dire que c’est une aventure extrêmement intéressante. De la conviction à la langue de bois je ne sais ce qui prédomine dans ces propos, mais Poncharal est vraiment un passionné, on penchera donc pour la première option.

Ajoutons à cela, un Hafizh Syahrin qui n’a jamais su mettre une roue devant l’autre avec sa Katoche, en même temps c’est pas comme si on s’en doutait un peu, vu le peu qu’il avait réussi avec la Yam. Un Olivera qui reste contraint et forcé dans l’équipe, et qui fait de l’eau de boudin de n’avoir pas été promu dans l’officielle et une jeune recrue, Lecuona, qui visite plus souvent le bac à gravier qu’autre chose, et on a le tableau complet. Sur le papier, ça allait être beau, dans la réalité, le navire prend l’eau.

Binder, le rookie en Officiel, est ce la bonne solution ?

Que n’avait fait couler d’encre la promotion de Quartararo en MotoGP ? Trop jeune, pas assez d’expérience… etc… etc… Saupoudré de quelques piques bien senties d’un Bautista vexé qu’on ne lui confia pas le guidon de la seconde Yamaha Petronas. On connaît la suite, je ne vais pas énumérer pour la quarante-treizième fois les résultats accomplis cette année par le #20, tout le monde les a lu, relu et entendu mainte fois.

Alors Binder directement sur un guidon officiel ? Il suffit de regarder sa saison Moto2, celle venant de s’achever. Regarder comment il se battait aux avant-postes avec une machine rétive qui l’empêcher de tourner. Combien de fois l’a-t-on vu écarter en milieu de virage pour savoir, pourtant, refermer la porte en toute fin de courbe et, très souvent, garder l’avantage. Qui ne sait pas que la KTM MotoGP est tout aussi, si ce n’est plus, rétive que le fut le châssis raté en début de saison de la Katoche Moto2 à moteur Triumph ? Il me semble que mettre ces observation et question en perspective peut apporter un début de réponse.

Et d’ainsi penser que Binder devrait s’en sortir bien plus qu’avec les honneurs. Je n’en mettrais pas ma main à couper, je l’aime bien, ma main, et elle me permet de vous proposer les illustrations présente sur ce site, mais je suis persuadé qu’il pourrait même faire des étincelles, et en sens figuré bien plus qu’au propre.

On a donc une usine qui, quelle que soit la compétition dans laquelle elle s’est engagée à finit par gagner, quelle que soit la discipline (Cross, Supercross US, Dakar, 125cc, Moto3…), si ce n’est le championnat, au moins des courses. Qui recommençait à le faire en Moto2 ; pas moins de 5 courses sur les 9 dernières de la saison, +2 podiums pour le seul Binder (sic !). Et à la veille de sa première victoire dans la catégorie en 2019, dit qu’elle met un terme à son programme.

Tout comme Ducati en 2018 qui congédie Lorenzo alors qu’il allait obtenir sa première victoire deux jours plus tard.

Et les deux l’ont fait sur leur terre respective. Chercher l’erreur.

 

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